QUI EST OLIVIER LAPIDUS ?

Petit-fils d'un tailleur russe émigré, le nouveau directeur artistique de lanvin est le fils de Ted Lapidus, qui a marqué les années 1960 et 1970 avec sa mode unisexe et son style safari. Diplômé de la Chambre Syndicale de la couture parisienne, Olivier Lapidus a été le directeur artistique de Balmain Homme entre 1985 et 1986, puis directeur artistique de la maison Lapidus pendant onze ans, jusqu'à l'arrêt de son activité Haute Couture en 2000.

Parti ensuite vivre en Chine, où il a remporté des concours d'Etat et habillé l'aviation civile, il est revenu en France en 2003, où il a dessiné diverses gammes d'objets, mobiliers, matériaux lumineux, lunettes, travaillé pour Pronuptia et conçu un hôtel.  

17 ans après avoir quitté la griffe fondée par son père Ted Lapidus, Olivier Lapidus vient tout juste de créer sa maison de couture digitale. Baptisée Création Olivier Lapidus, elle offre à ses clientes, chaque saison et tout au long de l'année, sur le principe du "see now, buy now", un défilé sous la forme d'un web-film. Le créateur conservera cette activité, précise son entourage. 

Olivier Lapidus prônait dès les années 1990 un mariage entre Haute Couture, artisanat et laboratoires de recherche industrielle, concevait robes à panneaux solaires, en fibres de fruits ou en poussière de pierres précieuses. S'il a déposé une série de brevets et fait figure de pionnier dans ce domaine, ses créations n'ont pas toujours été bien reçues à l'époque par la presse.
Pour sa maison de couture digitale, ses premières collections sont faites de robes de soie, ornées de broderies, de dentelles, au style intemporel, inspiré par sa mère, ancien mannequin. "Je suis content d'être en phase avec mon temps et pas trop en avance pour une fois!", a-t-il déclaré récemment. La première collection d'Olivier Lapidus pour Lanvin, la plus ancienne maison de couture parisienne fondée en 1889, sera celle de prêt-à-porter féminin pour le printemps-été 2018. 

Prendre la direction artistique de la légendaire maison Lanvin n'est toutefois pas un mince défi. La maison, qui a été secouée par des remous internes après le départ en octobre 2015 du créateur israélien Alber Elbaz, alors en poste depuis 14 ans, fait face à des difficultés financières. La situation ne s'est pas redressée sous la direction artistique de Bouchra Jarrar, dont les collections à la sobre élégance, mariant masculin et féminin, ont pourtant été saluées par la presse. 

Selon des chiffres cités dans les médias, la maison a accusé en 2016 une perte de 18,3 millions d'euros pour un chiffre d'affaires de 162 millions d'euros, en baisse de 23%. Le magazine Challenges rapportait début juillet que les deux actionnaires de Lanvin, Shaw-Lan Wang et l'homme d'affaires suisse Ralph Bartel, devraient "recapitaliser la maison de couture à hauteur de plusieurs dizaines de millions d'euros, afin d'effacer le déficit du précédent exercice et de relancer la marque".  

Une politique drastique de réduction des coûts conduirait le siège historique de la marque, rue Boissy d'Anglas à Paris, où Jeanne Lanvin fonda son atelier en 1889, à déménager à Levallois d'ici la fin de l'année 2017. Une décision toute aussi radicale que symbolique. 

Anonymode

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