BALENCIAGA A COUCHER DEHORS !

C'était au bois de Boulogne hier que les Baronnes et Vicomtesses se sont retrouvées avec les demi-mondaines qui, elles, y sont toute l'année par nécessité. Pas vraiment de différence entre les couches : les unes vendent leur corps pour survivre, et les autres graissées par leur mari pour qu'elles ne couinent pas toute la journée de leur utérus gravide.

Devant cette foule assez hétéroclite, on confondait les aficionados avec les travesties, toutes ayant le même chirurgien esthétique, on avait le sentiment d'être à un congrès de jumeaux.

Personne ne savait qui était qui ; les unes, pensant que les autres venaient pour l'après-midi leur prendre une part de leur gâteau. Mais, il est vrai que la fraîcheur du bois rendait ce moment magique, pour une présentation qui l'était beaucoup moins.

C'était comme un défilé de Hobo pour Balenciaga. Les mannequins, qui défilaient devant nous avec leur sac en plastique, ne détonnaient pas des rues de Paris qui débordent de migrants. D’ailleurs, un sans-abri s'était glissé dans le défilé pour passer son chemin sur la porte Maillot, la sécurité l'ayant laissé passer en pensant qu'il était de la maison. Devant les applaudissements à son passage, le designer lui-même pencha la tête pour voir de quel modèle il s'agissait, tout surpris de découvrir que l'homme, qui passait son chemin dans sa tenue de tous les jours, n'était pas sa création.

Un bric-à-brac de vêtements empilés les uns sur les autres, des pantalons rapiécés de plusieurs matières, des blousons en cuir moitié plastique et moitié cuir d'agneau plongé dans le néant, on nous balance des chemises en sac plastique, et tutti quanti. "Si j'avais suce, j'aurais pas venu", me dit ma voisine, sa seigneurie du Mexique, la Baronne du Perchoir, sorte de monstre gonflé par le botox. Elle ne semblait pas avoir apprécié le show. Alors, si même les mexicaines n'aiment pas ! Tout était dit.

Anonymode

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