TOLEDANO WHO ?

Visage taillé à la serpe, il pourrait être un des modèles de Turner, le peintre. Ingénieur de formation, avec des compétences financières et analytiques Sydney Toledano est marié avec une passion : l’industrie de la mode. Sa vocation vient de son enfance et de  l’usine familiale de tricot de son grand-père à Casablanca. Son père, grand bourgeois, avait son tailleur personnel comme tout homme de bon goût à l”époque. Il faisait tailler ses chemises sur mesure, tandis que sa mère commandait ses robes à un représentant marocain de Christian Dior, qui recevait des modèles et des tissus de Paris.

Ce fut le style de vie qu’il vécut entre les années cinquante et soixante au bord de la méditerranée. Après avoir obtenu son diplôme de l’École Centrale de Paris, Sidney Toledano a débuté sa carrière au sein du cabinet d’études de marché Nielsen, où il a découvert le monde de l’analyse des données ainsi que les villes comme New York, Minneapolis, Chicago et Boston.

Ses premiers pas dans l’industrie de la mode viendront de l’un de ses amis qui avait investi dans Kickers, le pied quoi ! Connu principalement pour ses chaussures et les vêtements pour enfants, le Casablancais, après deux ans, fut recruté par Lancel. Ce changement va lui permettre de découvrir  le monde de la maroquinerie,  qui deviendra, par la suite, pour les industries du luxe le moteur du secteur.


En 1993, il reçut un appel de François Baufumé qui le présenta à Bernard Arnault. Le plan de Arnault était de construire une entreprise de sacs à main pour la maison Dior et il lui demanda de prendre en main les licences. A l’époque, les sacs à main représentaient moins de 5% de l’entreprise. Entré en mars 1994, dans  une petite équipe, il présente quelques prototypes comme le Lady Dior qui est lancé quelques mois plus tard pour devenir le succès qu’on lui connait. Diana, princesse de Galles, habillé par Galliano, portait le sac à main désormais classique avec son motif cannage et logo en breloque.

Bien sûr, Sydney n’est pas le créateur mais il a su s’entourer d’un petite équipe de créateurs qui, aujourd’hui, sévissent dans toute la profession. Il visite les usines de fabrication et met en place des “process” de fabrication qui vont auprès du tycoon être décisif dans sa carrière. En 1998, François Baufumé quitte la société et demande que Sydney lui succède. A l’époque, il y avait qu’ une demi-douzaine de boutiques et des revenus qui planaient autour de 200 millions $.

Toledano est dans l’ombre du tycoon, Bernard  Arnault, qui  définit la feuille de route globale pour l’ensemble de la société. Il paraîtrait que Monsieur Arnault et lui discute,  mais tout le monde sait qu’il n’en n’est rien,  Arnault prend les décisions et  vous exécutez.  En cas d’échec, vous êtes le seul responsable.

Toledano accepte des erreurs, mais seulement si les gens ont donné le meilleur d’eux-mêmes. Il n’aime pas les mensonges et les flagorneurs.  Le weekend afin qu’il puisse avoir un contact direct avec les employés, il passe dans les magasins. Il est bon d’entendre ce qui se passe à la base. Mais, comme tout le monde le sait, c’est la technique de Bernard Arnault : tout savoir sur ceux qui travaillent pour vous. On peut se demander si c’est l’effet miroir du tycoon ou mimétisme du grand patron. A force de fréquenter un homme, on intègre ses réflexes et ses qualités.

Anonymode

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