ANAMORPHOSE DU LOUVRE

Il ne s'appelle pas Houdini ou David Copperfield  mais il va faire « disparaître » la Pyramide du Louvre par une anamorphose, mot dont l'origine grecque signifie transformation, illusion d'optique, pour qu'elle se fonde dans le décor de façades de pierre en arrière-fond. Est-ce beau ? Oui, mais c'est un détail pour JR qui veut surtout faire bouger les lignes de l'art et toucher les gens. « Je cherche l'interaction plus que la beauté". 

Quand le Louvre m'a invité à réaliser une œuvre, je suis venu ici me balader. J'ai observé tout ce ballet de touristes venus du monde entier, qui font tous des selfies au même endroit, devant l'entrée de la Pyramide. Sans se parler. Je voulais recréer un lien entre eux, pousser les gens à se demander ce qui se passe, à s'étonner, sourire, se parler. »


Après avoir collé ces photos sur le "mur" en Cisjordanie, dans les favelas de Rio ou à Kibera (Kenya), un des plus grands bidonvilles d’Afrique, et aussi au Panthéon où il faisait entrer des milliers d’inconnus en y collant leurs portraits agrandis, c’est à un monument de la culture que se confronte l’artiste.

JR a fait "disparaître" la pyramide du Louvre pour un mois (jusqu'au 27 juin 2016) grâce à un collage géant sur une de ces faces : il y fait apparaître en noir et blanc l'image du pavillon Sully qui se trouve derrière. Il lui fait ainsi subir une incroyable anamorphose. Mais il y a un seul point où le fond coïncide exactement avec l'image collée sur la paroi de verre. 

Depuis des années, JR maintient son anonymat en se cachant derrière ses initiales et des lunettes noires. Pour lui, dit-il, l'effacement de la pyramide est "un écho à (sa) volonté d’être en retrait par rapport à (son) sujet".

Anonymode

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