LE LUXE DES CHRETIENS ET DES PROTESTANTS

Chaque culture induit un rapport singulier au luxe. Ainsi, la France, qui se targue d’avoir donné naissance au luxe, est loin d’être le pays qui en consomme le plus. La culture française est ancrée dans la tradition romano-chrétienne qui prône une vie austère et incite l’homme à mener de bonnes actions afin de sauver son âme.

Cela induit deux conséquences : le travail étant considéré comme avilissant pour l’homme, la réussite économique ne doit pas être une fin en soi et la thésaurisation des fruits du travail est reconnue comme un pêché. Cette vision a entraîné en France une conception du luxe non-ostentatoire, où la richesse doit se cacher. La France se nourrie, en effet, d’une vision du luxe très intime et reposant sur des cercles d’initiés sensibles à l’histoire, au savoir-faire artisanal, et au raffinement. Le luxe est vécu comme un plaisir, comme une expérience hédoniste.

La conception du luxe américain, fortement influencée par la tradition protestante de ce pays, s’est elle construite à l’opposé. Le Protestantisme considère que l’homme doit s’accomplir par le travail et la réussite économique d’un individu souligne que ce dernier a été choisi par Dieu et dont l’âme sera par conséquent sauvée. Précisons que la notion de Bonheur est un droit fondamental inscrit dans la Constitution des Etats-Unis d’Amérique (1787).


Ces éléments ont contribué à décomplexer la consommation de produits de luxe. D’ailleurs, aux Etats-Unis, l’individu devient plus heureux par la consommation que par le plaisir. La progression sociale est marquée par l'accès au confort, à l’efficacité, à la qualité, et à la performance. Soulignons un point fondamental à ce stade : les américains sont très sensibles à la notion de rapport qualité / prix et à la valeur d’usage (tout comme les allemands).

Ainsi, un américain sera plus tenté d’acheter une Audi (voiture ultra haut de gamme du groupe Volkswagen) plutôt qu’une Lamborghini (voiture  de luxe du même groupe). L’Audi, qui est une voiture dotée d’un certain prestige, sera par ailleurs considérée comme un produit de luxe par l’américain qui n’opère pas de véritable distinction entre le premium et le luxe.

En fait, la notion du luxe est perceptible par pays, par individu et aussi par éducation. C'est le Bourgeois Gentilhomme de Molière, où nous voyons les nouveaux riches, vouloir devenir éduqué, et cela pour paraître et parvenir aux deux catégories citées ci-dessus.

Anonymode.

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