ON AURA TOUT VU

La nouvelle collection de On Aura Tout Vu, est une interprétation couture de quatre personnages du ballet Casse Noisette. Les figures de Drosselmayer, masculin, ambigu, riche, sophistiqué ; du Prince de noix, l’écorché vif, sensible, amoureux, sentimental ; de la Fille miroir, structurée, déstructurée, compliquée, brisée ; et de Marie, féminine, audacieuse, joyeuse, sont une véritable ode au passage de l’enfance à l’adolescence, étape clef de la construction identitaire.

Les Couturiers, Livia Stoianova et Yassen Samouilov, démontrent une fois de plus leur capacité d’adaptation et leur travail sur l’ambivalence. Comme un symbole de l’opposition de forces chtoniennes et ouraniennes, les matières techniques, comme le néoprène, jouxtent l’astrakan et le
vison pour souligner cette métamorphose emblématique de l’être. Une collection intelligente, graphique et résolument joyeuse. C’est ce que l’on aime avec eux, ce sens du rythme de la Vie, cette joie exubérante dans l’acte de création, jusqu’au dernier instant du salut où leur équipe les rejoint sur scène.

On s’étonne que cette Maison ne paraisse plus dans le calendrier « officiel ». Car, comme le soulignait il y a peu l’ancien Président de la Chambre Syndicale de la Haute Couture, on prête originellement cette appellation à Charles Frédéric Worth. Or la donnée essentielle, qu’il ne précise pas, c’est que Charles Frédéric Worth créa, en 1858 avec Otto Gustav Bobergh, une boutique Rue de la Paix sous l’enseigne « robes et manteaux confectionnés, soieries, Hautes Nouveautés ». C’est ce principe de « Hautes Nouveautés » qui fait la Haute Couture ; et il nous semble évident que la Maison On Aura Tout Vu s’inscrit légitiment dans cette acception…

Jérémie Peluso

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