PAULE KA

Connaissez-vous une boutique à Paris, rue du Faubourg Saint-Honoré où malgré la pluie, vos tennis fluos et une vieille doudoune un peu usée, je l'avoue, vous accueille, comme si vous étiez le prince qui vient acheter pour sa belle ? J'avais mis ma tenue de commando-métro-bobo pour être le plus efficace possible dans mes achats de Noël.

C'était un après-midi de décembre pluvieux et maussade, comme sait si bien donner la capitale parisienne : klaxon, embouteillage et bousculade sur les trottoirs gorgés de monde. Il ne me restait plus qu'un seul cadeau à faire et, pas le moindre, celui pour mon épouse. Quand je suis rentré dans la boutique, chaque vendeuse, que j'ai croisée, m'a dit
bonjour. Etonnant... quand vous savez que chez Vuitton, si vous n'avez pas un jean de chez Replay ou une doudoune de cher Moncler, on vous toise comme si vous n'aviez rien à faire dans le magasin.

Bref, je m'enfonçais dans ce palais de la mode pour essayer de trouver l'objet tant convoité qui ferait le 101ième sacs à main dans son dressing. Ne connaissant pas le nom de l'article, je me lance dans une description hasardeuse. Le visage de la vendeuse me confirme que c'était très aproximatif. Mais, avec beaucoup de courtoisie, elle fait mine d'avoir compris. Alors, je donne plus de détails dans un style télégraphique pour la mettre sur la piste : veau grainé - Stop - bicolore - Stop - rose pâle - Stop - noir - Stop. Eclat de rire.

Aussitôt dit, aussitôt fait, je me suis retrouvé à la caisse pour régler mon achat qui avait été soigneusement emballé et prêt à mettre sous le sapin. 450 €, je tends ma carte de crédit et la machine avale immédiatement le prix d'une euphorie radieuse à l'ouverture du paquet le jour de Noël. "Pas cher pour le Bonheur", ai-je pensé. Ne trouvez-vous pas ?

Anonymode

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