AGNES B

Au milieu des applaudissements, des dizaines de journalistes et photographes en délire, du tumulte qui accompagne traditionnellement les défilés, Agnès b., sereine, proposait, mardi 30 septembre, un "show" au "yoyo" (comme elle indique sur son carton d’invitation). Comprendre : une présentation au Palais de Tokyo de sa collection de prêt-à-porter printemps-été 2015.
La créatrice a réalisé plusieurs collections en une, aux styles et inspirations différents, et sans réelle ligne directrice. L'ouverture du défilé se fait avec des combinaisons à la Pierrot. Un côté provincial chic et rétro. Des matières sobres comme le lin, déclinées dans des tons de blanc, de beige, de gris. Epure et dénuement revisitent l'histoire de France, celle de nos terroirs, celle des femmes au travail, avec corsages, tricornes, rangs de boutons en cuivre et vestes croisées.

On fait ensuite un bond vers le XXIème siècle avec quelques tenues plus sport et dans des teintes plus foncées, à l'image de ce sweatshirt noir marqué "Dj Kolosse".

Viennent ensuite des tenues colorées, des maillots de bain une pièce. Tout est dans la simplicité, sans aucune vulgarité ou nudité. Les imprimés sont inspirés du batik africain, des motifs jacquard, ainsi que de formes géométriques futuristes.
Les chaussures (ballerines, bottines, mules, derbys, sandales, baskets) étaient majoritairement plates, à l'exception de quelques escarpins. Maquillage léger, cheveux lâchés et légèrement ébouriffés, avec raie au milieu étaient de mise, parfois accompagnés de chapeaux, de discrets bijoux, de lunettes de soleil ou de cabas en paille.
Présente au premier rang du défilé, Nathalie Baye a apprécié la collection et se dit  "inconditionnelle" de cette créatrice de 73 ans qui a "5 enfants, et 16 petits enfants" et n'a "jamais cessé de travailler", selon ses propos.

La présentation d'Agnès b. (accompagnée par une prestation live du chanteur Koudlam) est l'une des dernières de cette Fashion Week qui a vu défiler des centaines de tops en 9 jours et 91 défilés. Les mannequins étaient toujours aussi maigres et leur visage aussi triste que fermé. C'était donc un réel plaisir de voir, chez Agnès b. des jeunes filles fraîches et souriantes auxquelles on s'identifie tout à fait. L'une tire sa valise, une autre rejoint la bibliothèque, un ouvrage d'art sous le bras, une autre sort promener son chien. Des jeunes filles comme des milliers d'autres et qui ne courent pas les rues en escarpins, mais en ballerines colorées ! On se reconnait dans ces silhouettes de "girl next door", mettant en avant poésie et humour.

Clemode

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