JULIEN FOURNIE

Craignant d’être en retard, nous pressâmes le pas sous une fine bruine pour nous rendre à l'Oratoire du Louvre. L'odeur de l'encens, qui flotte dans l’air ambiant, nous renvoie à des images archétypales, comme une madeleine de Proust, à un temps où les femmes allaient le dimanche à la messe, dans leurs plus beaux atours. Étonnant mariage du religieux et de la Haute Couture me direz-vous? Pas tant que ça. Car on entre dans la Haute Couture comme on entre en religion, l'âme reliée au génie créatif et au silence béat face à la perfection  du geste du Couturier.

Il règne toujours une atmosphère particulière dans les églises, quelque chose d’indéfinissable, qui élève et, en même temps, apporte une certaine gravité. La musique se brise en échos puis la présentation de la collection « Première Pulsion » de Julien Fournié débute. « Première Pulsion », comme le premier jet de l’artiste face à sa toile blanche ou la première pulsation cardiaque à la naissance. Car on le sait que trop bien, créer c’est accoucher de soi-même.

Toujours d'une réalisation impeccable et maîtrisée, on apprécie les volumes et l’élégance des modèles présentés, comme une signature osmotique dans l’espace. On pourrait cependant regretter quelque peu que cette nouvelle collection soit si sage, un brin mélancolique…

Jérémie Peluso

Commentaires

Articles les plus consultés