CHUTE DE MARQUES

LVMH a procédé à des hausses de prix massives sur ses sacs de toile à découpe laser et sur la plupart de ses grands marchés, depuis le début de l'année.

Dans les pays de la zone euro, où les prix avaient déjà été relevés de 8% en octobre dernier, la hausse atteindrait environ 10% sur les modèles, les plus vendus, comme le Speedy et le NeverFull.

L'augmentation serait supérieure à 10% en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis. Elle est comprise entre 5% et 10% en Asie, notamment en Chine, à Hong Kong, à Taïwan et à Singapour. Au Japon, où les hausses de prix avaient été évoquées par LVMH pour répondre à la baisse du yen face aux grandes devises, les hausses dépassent 10%.

En relevant ses prix, Louis Vuitton veut accélérer son repositionnement pour enrayer la banalisation de sa marque, mais aussi, faire croire à ses actionnaires qu’en pleine crise mondiale, le groupe progresse. Alors que la croissance est obtenue artificiellement par une augmentation des prix, comme le groupe Richmond avec ses produits, les actionnaires vont retrouver leur rémunération d'une croissance à deux chiffres.

En 2012, la croissance de la marque s'est brutalement ralentie pour tomber aux environs de 5%, après des années de progression en raison du ralentissement de l'économie chinoise mais aussi à cause du changement  d'une clientèle qui recherche des produits plus exclusifs. Nous vous en avions parlé dans notre article du premier février "Le luxe Français est en Danger".

Le chiffre d'affaire estimé pour LVMH est de plus de 7 milliards d'euros et Louis Vuitton assure encore plus de la moitié de la rentabilité du groupe. Pour enrayer le risque de destruction de sa propre marque, le malletier s'est lancé, l'an dernier, dans le rachat de ses propres fournisseurs (en haute maroquinerie) et le groupe rachète à tour de bras les marques et les boutiques de la place Vendôme, et cela, afin de se donner une légitimité  de maison de luxe.

C'est plus que le déclin d'un homme, c'est celui d'un groupe qui sera démantelé, comme il l'avait fait avec le Groupe Villot, en son temps. C'est l'histoire d'une saga, d'une famille et du déclin du cercle qui est toujours le même : une génération pour créer, une génération pour développer et une génération pour muter.