ASPIRATEUR DE MARQUES


En guerre contre LVMH, Hermès vient d'obtenir l'ouverture d'une information judiciaire. Hermès avait déposé le 10 juillet une première plainte contre LVMH pour délit d'initié et violation des règles du marché. Puis une seconde le 17 octobre pour accélérer la procédure, avec cette fois constitution de partie civile.

"Notre combat n'est pas financier", a déclaré Patrick Thomas, le patron d'Hermès. Le numéro un mondial du luxe dirigé par Bernard Arnault, à la tête d'un empire d'une soixantaine de marques incluant Louis Vuitton, Céline, Givenchy, Guerlain, Parfums Christian Dior, Moët et Chandon, Dom Perignon et Sephora sera t'il impressionné par la mouche Hermes. 

LVMH, qui avait accusé le sellier de chercher "à se substituer au gendarme de la Bourse", vient de riposter avec le dépôt d'une plainte pour "dénonciation calomnieuse", dont il avait annoncé le principe il y a six mois. Il s'est donné le temps de voir comment le Parquet de Paris allait traiter le cas Hermès. LVMH espère désormais que sa plainte va "rejoindre" auprès de la juge Bilger celle de Hermès, "totalement dénuée de fondement", selon son communiqué.

La maison du Faubourg Saint-Honoré, fabricant des célèbres carrés de soie et sacs Kelly et Birkin, entend se battre jusqu'au bout. LVMH l'avait touchée au cœur en annonçant par surprise en octobre 2010 détenir 17,1% de son capital, grâce à l'achat de produits dérivés qui n'avaient nécessité aucune déclaration de franchissements de seuils. Depuis, la réglementation a été modifiée pour éviter un tel scénario. LVMH a ensuite continué à grappiller des actions et détient aujourd'hui 22,60% d'Hermès. Les actionnaires du sellier, en riposte, ont bloqué une majorité de leurs parts dans une holding-forteresse pour empêcher toute prise de contrôle.

"Le combat que nous menons contre la présence de LVMH dans notre capital n'est pas un combat financier, c'est un combat de cultures", Déclaration AFP le patron de Hermès, Patrick Thomas. Hermès se voit en artisan familial convoité par un industriel du luxe avide de profits, même si Bernard Arnault affirme n'avoir aucune visée hégémonique. Si le sellier a préféré agir en justice sans attendre les conclusions l'AMF, c'est que celles-ci pourraient ne pas être en sa faveur.

Commentaires

Articles les plus consultés